EN 39, lors de l'invasion, Cyrille, enfant, fuit les bombes allemandes encadré par sa mère et l'infatigable jules qu'on retrouvera tout au long du roman, type presque caricatural du titi parisien d'autrefois, chapardeur et rigolard. Libération, études médiocres et guerre d'Algérie, on retrouvera Cyrille chargé des commandes et de la distribution du sel dans une charcuterie industrielle. Pendant vingt ans, il s'initiera aux arcanes de ce métier de paresseux et aux rêvasseries alcoolisées du bar du coin où il contractera un faible pour le sauvignon et les discussions de bistrot. Il finira par succomber aux charmes d'Odette, une ouvrière fatiguée des rigueurs de la chaine et soucieuse de se caser avec ce petit chef. Elle lui montrera ce qu'il faut de ses charmes pour se faire épouser. Cyrille ne quittera jamais son employeur et, la retraite arrivée, passera ses soirées à ressasser devant un verre les évènements qui ont jalonné sa vie. L'écriture est acide, mordante, rapide et sans concession. C'est du très bon Céline, comme personne n'avait su le refaire