Comment une si frêle jeune fille a-t-elle pu attenter à la vie d'autrui ? C'est bien elle, le doute n'est pas possible. Dans le bureau du juge d'instruction, elle a confirmé les aveux faits aux policiers au lendemain de Noël. Une assurance à donner le frisson. C'est moi, point. C'est ce qu'elle a dit aux policiers venus la cueillir. La recueillir, plutôt, au café de la gare où elle somnolait après deux jours de course éperdue. Il y avait encore des traces de sang séché sur son pull. Elle avait replié son bras gauche et y avait posé la tête. On aurait pu croire qu'elle pleurait, car des sanglots l'agitaient pendant qu'elle dormait. Les forces de l'ordre massées autour d'elle n'osaient ni l'interpeller ni la toucher. L'un d'eux a toussé. Un autre a demandé si elle allait bien. Alors elle a levé la tête, les a regardés et a dit " je vous suis, c'est moi qui ai tué Léo "